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Comprendre le rôle de la physiothérapie dans la prise en charge de la migraine

Guide des céphalées de type tensionnel

Cet article de blog est en grande partie dérivé de notre entretien podcast sur ce que les physiothérapeutes peuvent faire pour aider les patients souffrant de migraine avec le Dr. Kerstin Luedke. Le contenu a été complété par des preuves scientifiques. Il ne s'agit en aucun cas d'un aperçu complet de la littérature scientifique sur les migraines, mais il vise à fournir des informations importantes au reaeder. Bonne lecture !

La migraine est un trouble neurologique complexe caractérisé par des maux de tête récurrents, souvent accompagnés de nausées, de vomissements et d'une sensibilité à la lumière et au son. Pour de nombreuses personnes qui en souffrent, les migraines peuvent nuire considérablement à leur qualité de vie et à leur fonctionnement quotidien. Les approches thérapeutiques traditionnelles se sont principalement concentrées sur les interventions pharmacologiques ; cependant, le rôle de la physiothérapie et de la thérapie manuelle dans la gestion de la migraine est de plus en plus reconnu. Dans cet article de blog, nous explorons les dernières idées et résultats de recherche sur les contributions de la physiothérapie à la gestion de la migraine, sur la base d'une discussion approfondie avec le Dr. Kerstin Luedtke, une experte de premier plan dans ce domaine.

Qu'est-ce que la migraine ? Une définition et des sous-catégories

La migraine est un trouble neurologique caractérisé par des épisodes récurrents de maux de tête qui répondent à des critères diagnostiques spécifiques. Le professeur Kerstin a souligné que les migraines ne sont pas simplement des maux de tête causés par un dysfonctionnement du cou ou par le stress, mais qu'elles impliquent plutôt des changements neurologiques distincts qui affectent à la fois la tête et le système nerveux au sens large.

Pour être classée comme migraine, certaines caractéristiques cliniques doivent être présentes, à savoir les suivantes :

  1. Une histoire d'au moins cinq crises de maux de tête répondant aux critères 2 et 4 (voir ci-dessous).
  2. Crises de maux de tête d'une durée de 4 à 72 heures (non traitées ou traitées sans succès).
  3. Le mal de tête présente au moins deux des quatre caractéristiques suivantes :
    • localisation unilatérale
    • qualité pulsatoire
    • intensité de la douleur modérée ou sévère
    • aggravation par l'évitement d'une activité physique de routine (par exemple, marcher ou monter des escaliers) ou par l'évitement de cette activité.
  4. Pendant les maux de tête, au moins un des éléments suivants :
    • nausées et/ou vomissements
    • photophobie et phonophobie

Ces critères sont décrits dans les systèmes de classification internationaux et servent à différencier la migraine des autres types de céphalées.

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Sous-types de migraine

Les migraines peuvent également être classées en sous-types, notamment :

  • Migraine sans aura: La forme la plus courante, caractérisée par les symptômes typiques sans aucun symptôme neurologique préalable.
  • Migraine avec aura: Implique des symptômes neurologiques tels que des troubles visuels, des changements sensoriels ou une faiblesse motrice précédant la phase de céphalée.
  • La migraine chronique: Défini comme le fait d'avoir 15 jours ou plus de maux de tête par mois, dont au moins huit jours répondant aux critères de la migraine.
  • La migraine vestibulaire: Caractérisé par des épisodes de vertiges et de troubles de l'équilibre, qui peuvent survenir avec ou sans maux de tête.

Une liste complète des sous-types de migraine et des symptômes associés est disponible sur le site Internet de la classification internationale des céphalées.

Physiopathologie de la migraine

Les migraines représentent un état d'hypersensibilité et de dysrégulation au sein du système nerveux central, impliquant des dysfonctionnements complexes dans plusieurs régions et systèmes du cerveau. L'interaction entre l'hypothalamus, le cervelet, le système trigéminal et d'autres circuits neuronaux sous-tend les divers symptômes ressentis pendant les crises, notamment la douleur, la sensibilité sensorielle et les effets systémiques. Loin d'être de simples maux de tête violents, les migraines sont une affection neurologique complexe dont l'impact est considérable.

Le rôle de l'hypothalamus

Souvent décrit comme le "générateur de migraines", l'hypothalamus joue un rôle crucial dans l'initiation et l'orchestration des crises de migraine, en particulier pendant la phase prodromique, la période qui précède l'apparition de la douleur. Les recherches indiquent une activité accrue de l'hypothalamus pendant cette phase, en corrélation avec des symptômes tels que les bâillements, la fatigue, les changements d'humeur et les fringales. Ces signes précurseurs suggèrent que l'hypothalamus agit comme un centre de contrôle central, préparant le terrain pour la cascade d'événements menant à la migraine.

Des études récentes par IRM ont montré que l'hypothalamus présente une activation accrue en réponse à des stimuli visuels, auditifs et douloureux. Cette recherche indique que l'hypothalamus joue un rôle important dans le traitement de diverses entrées sensorielles, ce qui contribue à l'expérience globale de la migraine.

Atteinte du cervelet

Le cervelet, traditionnellement associé à l'équilibre et à la coordination motrice, présente également une activité accrue chez les migraineux. Cette suractivation contribue à l'apparition de symptômes tels que des vertiges, des nausées et des troubles de l'équilibre. L'exposition au mouvement, comme dans les environnements de réalité virtuelle, peut exacerber ces effets, mettant en évidence la sensibilité du cervelet chez les patients migraineux.

Sensibilisation du système trigéminal

Le système trigéminal joue un rôle clé dans la transmission des signaux sensoriels de la tête et du visage et devient trop réactif pendant une migraine. Cette sensibilité accrue se traduit par la douleur lancinante caractéristique des migraines. Le système trigéminal interagit avec les entrées d'autres zones, telles que le système musculo-squelettique, ce qui peut intensifier le mal de tête en présence de problèmes tels que la tension du cou.

Dysfonctionnement vestibulaire

Les symptômes vestibulaires, notamment les vertiges et l'instabilité, sont fréquents chez certaines personnes souffrant de migraine. La migraine vestibulaire se caractérise par des troubles de l'équilibre importants, mais même les personnes ne présentant pas ce sous-type ressentent souvent une instabilité posturale et un balancement subtils. Les changements dans la fonction et la structure du cerveau contribuent à ces symptômes, soulignant les effets étendus de la migraine sur le système nerveux.

Symptômes courants

Les symptômes de la migraine peuvent varier considérablement d'une personne à l'autre, mais ils suivent généralement un schéma spécifique :

  1. Phase de prodrome: Cette phase initiale peut se produire des heures, voire des jours avant le mal de tête proprement dit. Pendant cette période, les individus peuvent ressentir des changements subtils qui servent d'avertissements. Les symptômes les plus courants sont les suivants :
  • Changements d'humeur: Irritabilité accrue ou sentiment d'euphorie.
  • Fatigue: Une sensation de fatigue ou de manque d'énergie.
  • Les envies de nourriture: Un désir intense pour des aliments spécifiques, souvent des sucreries ou des glucides.
  • Baille: Des bâillements fréquents peuvent signaler le début d'une crise.
  1. Phase de l'aura (si elle est présente) : Si la maladie s'accompagne d'auras, celles-ci se manifestent le plus souvent par des troubles visuels, et plus rarement par des symptômes neurologiques ou moteurs. Les auras peuvent également se manifester sans être suivies d'une crise de maux de tête. Les symptômes sont les suivants :
    • Tu vois des taches, des points lumineux, des éclairs de lumière, des zig-zags.
    • Troubles de l'élocution (aphasie)
    • Picotements dans les membres ou le visage
    • Faiblesse musculaire
  2. Phase d'attaque des maux de tête: Caractéristique de la migraine, cette phase se traduit par une douleur intense et souvent débilitante. Les principales caractéristiques sont les suivantes :
    • Emplacement: Le mal de tête est généralement unilatéral, affectant un côté de la tête, mais il peut s'étendre aux deux côtés.
    • Qualité de la douleur: La douleur est souvent décrite comme lancinante ou pulsatile et peut aller d'une intensité modérée à sévère.
    • Symptômes associés: De nombreuses personnes souffrent de nausées et de vomissements, ainsi que d'une sensibilité importante à la lumière (photophobie) et au son (phonophobie). Cela peut rendre difficile le fonctionnement normal pendant une crise, car les sons et les lumières de tous les jours deviennent envahissants.
  3. Phase de postdrome: Après le mal de tête, les individus peuvent connaître une période de récupération qui peut durer des heures ou des jours. Les symptômes de cette phase peuvent inclure
    • Fatigue: Une sensation persistante d'épuisement.
    • Changements d'humeur: Un sentiment de soulagement ou, à l'inverse, une humeur maussade ou de l'irritabilité.
    • Difficultés cognitives: Problèmes de concentration ou de mémoire.

Prévalence, facteurs de risque et déclencheurs

La migraine touche une part importante de la population, les estimations suggérant qu'environ 15 % des adultes en souffrent. La prévalence varie selon le sexe, les femmes étant trois fois plus susceptibles de souffrir de migraines que les hommes. Ce chiffre est toutefois incertain, car on ne sait pas si les hommes sont moins susceptibles de demander une aide médicale en cas de migraines. Divers facteurs de risque et déclencheurs contribuent à la probabilité de souffrir de migraines, notamment :

  • Lestress: Bien que les personnes souffrant de migraines ne soient généralement pas plus stressées que celles qui n'en ont pas, le stress semble être un facteur important dans le déclenchement des crises de migraine, en particulier pendant les périodes qui suivent une augmentation du niveau de stress. De nombreuses personnes souffrant de migraines déclarent avoir ce qu'elles appellent des "maux de tête du week-end".
  • Le temps: De nombreuses personnes souffrant de migraines affirment fréquemment que les changements de conditions météorologiques déclenchent leurs épisodes migraineux ; cependant, la recherche n'a pas encore pu le confirmer.
  • Lagénétique: Les antécédents familiaux de migraines augmentent le risque.
  • Autres facteurs environnementaux: L'exposition à des lumières vives et à des odeurs fortes peut précipiter les crises.

Les migraines commencent généralement à la puberté, les individus connaissant leurs premiers épisodes à l'adolescence et les accompagnant couramment tout au long de leurs années productives. Ce moment représente un défi important, car les migraines sont principalement ressenties lorsque les individus sont souvent concentrés sur leur carrière, leur travail et l'éducation de leurs enfants. Après avoir atteint ce pic, de nombreuses personnes voient la fréquence de leurs migraines diminuer progressivement avec l'âge, en particulier les femmes, qui peuvent remarquer une réduction des occurrences de migraines autour de la ménopause.

Diagnostic

Drapeaux rouges

Lorsqu'ils diagnostiquent des migraines, les prestataires de soins de santé doivent rester vigilants aux "signaux d'alarme" qui suggèrent une affection sous-jacente plus grave plutôt qu'un trouble primaire de la céphalée. Ces signes d'alerte comprennent

  • Coup de tonnerre sur les maux de tête: Maux de tête soudains et sévères qui atteignent leur intensité maximale en quelques secondes et qui pourraient indiquer des conditions telles qu'une hémorragie sous-arachnoïdienne.
  • Des maux de tête qui s'aggravent progressivement au fil du temps: Ce schéma peut suggérer un effet de masse, comme une tumeur cérébrale ou d'autres anomalies structurelles.
  • Nouveaux maux de tête ou premiers maux de tête chez les personnes de plus de 50 ans: Ces maux de tête justifient un examen approfondi car ils peuvent indiquer une artérite temporale ou d'autres maladies graves.
  • Maux de tête associés à des symptômes systémiques: La fièvre, la perte de poids ou d'autres signes de maladie systémique peuvent indiquer des infections ou des maladies systémiques.
  • Symptômes neurologiques: Une confusion persistante, des déficits focaux ou des crises d'épilepsie en même temps qu'un mal de tête nécessitent une évaluation urgente.

Pour garantir une évaluation approfondie, les critères SNOOP sont souvent appliqués. Cet acronyme met en évidence les domaines clés à investiguer lors d'une évaluation des maux de tête :

  • S : Symptômes systémiques (par exemple, fièvre, perte de poids) ou Facteurs de risque secondaires (par exemple, cancer, VIH).
  • N : Symptômes ou signes neurologiques (par exemple, déficits focaux, altération de la conscience).
  • O : Apparition soudaine ou brutale (par exemple, céphalée en coup de tonnerre).
  • O : Âge plus avancé à l'apparition des maux de tête (généralement plus de 50 ans).
  • P : Changement de modèle ou maux de tête progressifs, surtout s'ils sont différents de la présentation habituelle du patient.

Évaluation

Les physiothérapeutes font partie intégrante de l'évaluation et de la gestion des maux de tête en s'attaquant aux facteurs musculo-squelettiques qui peuvent contribuer aux symptômes d'un patient. Les bilans physiothérapeutiques complets se concentrent sur l'évaluation de la mobilité du cou, de la posture, de la force musculaire et de la présence de zones gâchettes. Ces éléments sont étroitement associés aux céphalées de type tension et peuvent exacerber les migraines, ce qui souligne l'importance de leur identification et de leur prise en charge.

Pour simplifier et améliorer ce processus, une batterie de tests standardisés (Leudke et al., 2016) a été mise au point. Cette batterie permet aux physiothérapeutes d'évaluer systématiquement les déficiences physiques et fonctionnelles liées aux troubles de la céphalée. Bien qu'il soit très efficace pour identifier les dysfonctionnements musculo-squelettiques, cet outil n'est pas conçu pour différencier des types de maux de tête distincts, tels que les migraines, les céphalées de type tension ou les céphalées en grappe. La limite réside dans le chevauchement des symptômes physiques - le dysfonctionnement du cou, la tension musculaire et les problèmes posturaux sont communs aux différents troubles de la céphalée. Par exemple, les points gâchettes et les douleurs cervicales sont fréquents dans les céphalées de type tension et les migraines, ce qui rend la batterie de tests insuffisante en tant qu'outil de diagnostic autonome.

Pour combler cette lacune, les critères de classification de l'International Headache Society (IHS) fournissent un cadre fiable pour identifier les types de maux de tête. Ces critères guident les physiothérapeutes en combinant les résultats de la batterie de tests avec des directives diagnostiques plus larges, ce qui leur permet de prendre des décisions éclairées quant à la poursuite du traitement ou à l'orientation du patient vers une évaluation médicale plus poussée. Cette approche permet de s'assurer que les personnes souffrant de maux de tête primaires, adaptés à la physiothérapie, reçoivent des soins ciblés, tandis que celles qui présentent des signaux d'alarme ou des conditions complexes sont dirigées vers les spécialistes médicaux appropriés.

Pour diagnostiquer spécifiquement les migraines, les prestataires de soins de santé s'appuient souvent sur une anamnèse détaillée et un examen physique, complétés par les critères de la Classification internationale des troubles de la céphalée (ICHD). En cas de présentation atypique ou soudaine, des études d'imagerie, telles que l'IRM ou la tomodensitométrie, peuvent être employées pour exclure d'autres causes potentielles de la céphalée. 

Diagnostic différentiel

Des recherches ont révélé que plus de 90 % des patients souffrant de migraines présentent des dysfonctionnements musculo-squelettiques détectables. Ce résultat significatif soulève de nombreuses questions concernant la relation entre ces dysfonctionnements et les crises de migraine. Ces problèmes musculo-squelettiques sont-ils un facteur causal des migraines, un facteur contributif ou simplement une conséquence des épisodes répétés de maux de tête ? Comprendre cette relation est complexe et va au-delà de la simple évaluation de la fonction cervicale.

Si des études ont mis en évidence la prévalence des dysfonctionnements musculo-squelettiques chez les patients migraineux, elles n'ont pas permis de différencier efficacement les migraines des céphalées cervicogéniques. Bien que l'on ait espéré que des tests spécifiques puissent clarifier ces distinctions, comme le test de flexion-rotation évaluant l'articulation C1/C2 en rotation, ces tests donnent souvent des résultats positifs pour les deux types de maux de tête, ce qui indique un manque de différenciation claire.

Cependant, il est essentiel de considérer le rôle des manœuvres spécifiques dans l'évaluation des types de maux de tête. Par exemple, si certaines positions ou certains mouvements de la tête - comme l'extension ou la flexion latérale - provoquent le schéma typique des maux de tête, cela pourrait suggérer une céphalée cervicogène plutôt qu'une migraine. Néanmoins, il convient de noter qu'une douleur référée à la tête peut également se produire chez les patients migraineux, ce qui complique le processus de diagnostic.

Un autre aspect crucial de la différenciation des maux de tête réside dans la compréhension des céphalées de type tension (TTH). Malgré leur nom, les tensions musculaires associées aux céphalées de tension ne sont pas un facteur causal ; il s'agit plutôt d'un symptôme qui émerge du trouble de la céphalée sous-jacent. Le TTH est classé comme un mal de tête primaire, dont l'origine se trouve dans le cerveau lui-même. Bien que les physiothérapeutes puissent aider à soulager la tension du cou, il est important de reconnaître que cette tension musculaire n'est pas la cause première du mal de tête.

Compte tenu de ces complexités, les physiothérapeutes devraient s'appuyer sur les critères de classification de l'International Headache Society (IHS), qui se concentrent principalement sur les antécédents et la symptomatologie du patient. L'évaluation des facteurs musculo-squelettiques reste précieuse, car elle éclaire les décisions thérapeutiques et aide à déterminer si la physiothérapie est appropriée pour le patient. Comprendre les nuances des différents types de maux de tête permet aux physiothérapeutes de proposer des interventions sur mesure qui s'attaquent à des symptômes spécifiques et améliorent les résultats des patients.

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Traitement

La physiothérapie et la thérapie manuelle ont démontré leur efficacité dans le traitement des maux de tête. Cependant, il est essentiel de comprendre leur rôle dans le contexte plus large de la prise en charge de la migraine. Si la physiothérapie ne permet pas de guérir les migraines, elle peut certainement contribuer à soulager les symptômes associés et à améliorer les résultats des patients.

Il est important de reconnaître que les migraines ne sont pas uniquement un problème de cou, et qu'on ne peut donc pas s'attendre à ce que la physiothérapie seule les résolve. Les patients doivent être informés de cette limitation afin d'avoir des attentes réalistes. Une gestion efficace de la douleur aiguë, comme l'utilisation de triptans ou d'autres médicaments, reste cruciale pour les migraineux et il serait contraire à l'éthique de les restreindre à ces médicaments. Certains patients peuvent mieux répondre à des traitements spécifiques, et les médicaments préventifs - comme les antidépresseurs ou les antiépileptiques - peuvent être bénéfiques pour ceux qui ont des crises plus fréquentes ou plus graves.

Pour les physiothérapeutes, l'accent doit être mis sur le traitement de tout dysfonctionnement musculo-squelettique existant, en particulier au niveau du cou. La recherche indique que les personnes qui ont des problèmes de cou ont souvent une fréquence plus élevée de crises de migraine et une plus grande incapacité. En s'attaquant à ces dysfonctionnements, les physiothérapeutes peuvent aider à minimiser les nociceptions supplémentaires, qui pourraient détériorer la qualité de vie.

Des études récentes ont montré des résultats prometteurs concernant l'impact des interventions de physiothérapie. Par exemple, l'ajout de composantes éducatives à la thérapie manuelle a été lié à une réduction du nombre de jours de maux de tête. De plus, les comparaisons entre la thérapie manuelle et les exercices d'aérobic basés sur les lignes directrices ont révélé que les deux approches conduisaient à une réduction similaire de la fréquence des maux de tête.

En général, l'approche thérapeutique et les recommandations suivantes constituent un bon point de départ pour traiter les patients souffrant de migraines :

Respect des directives: Le traitement doit s'aligner sur les directives établies qui mettent l'accent sur une approche à multiples facettes de la gestion des migraines.

Exercice aérobique: Faire de l'exercice aérobique est bénéfique pour les migraineux, même si l'ampleur des effets est modeste. Il est essentiel d'éduquer les patients sur le moment de faire de l'exercice, en leur conseillant d'éviter l'activité physique pendant les 48 heures précédant une crise de migraine, tout en les encourageant à pratiquer une activité aérobique régulière pendant les périodes sans symptômes. La recherche suggère que les exercices d'intensité élevée donnent de meilleurs résultats que les exercices d'intensité faible.

Techniques de relaxation: Incorporer des stratégies de relaxation dans les routines quotidiennes peut être utile. Les activités perçues comme relaxantes - comme marcher dans la nature, passer du temps de qualité avec des êtres chers ou simplement prendre un moment pour se détendre - peuvent avoir un impact significatif sur les niveaux de stress et le bien-être général.

Hydratation: Il est important de mettre l'accent sur une bonne hydratation, non seulement pour ses bienfaits physiologiques, mais aussi comme pratique de pleine conscience qui permet aux individus de faire des pauses dans leurs facteurs de stress quotidiens.

Éducation: L'enseignement de la neurophysiologie des migraines peut responsabiliser les patients. Comprendre leur état peut démystifier les symptômes, réduire l'anxiété et les rassurer sur le fait que les migraines ne sont pas le signe de problèmes de santé plus graves.

Suivi des symptômes: Encourager les patients à tenir un journal des maux de tête peut être un moyen efficace de surveiller les symptômes et d'évaluer l'impact des différentes interventions au fil du temps.

Promouvoir la stabilité: Aider les patients à établir des routines stables peut permettre de gérer efficacement les migraines. Il s'agit notamment de maintenir des horaires de repas et de sommeil réguliers pour stabiliser la glycémie et se reposer. Il est également bénéfique de réduire progressivement le stress plutôt que de le laisser atteindre des sommets puis chuter brusquement ; par exemple, gérer les tâches professionnelles, comme répondre aux courriels, pendant les week-ends peut aider à maintenir un niveau de stress plus constant tout au long de la semaine. 

Le traitement des migraines met de plus en plus l'accent sur une perspective holistique, reconnaissant que les facteurs physiques, psychologiques et de mode de vie jouent tous un rôle important dans la gestion des migraines. Cette approche plus large reflète l'évolution de la pratique de la physiothérapie dans le traitement des problèmes de santé complexes.

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Orientations futures de la recherche sur la migraine

Malgré les progrès réalisés dans la compréhension des migraines, des lacunes importantes subsistent dans le paysage de la recherche. L'un des domaines clés qui nécessite une exploration plus approfondie est le rôle du système musculo-squelettique dans la gestion de la migraine. Bien que son importance soit de plus en plus reconnue, les directives cliniques actuelles, en particulier en Allemagne, n'ont pas encore intégré la physiothérapie, la thérapie manuelle ou l'exercice comme des options de traitement viables. Les défenseurs de ce domaine espèrent que les futures révisions permettront de remédier à cet oubli.

De plus, l'étude des mécanismes d'apprentissage liés aux migraines présente une piste de recherche intrigante. Bien qu'il soit essentiel de préciser que les individus n'"apprennent" pas simplement à avoir des migraines, il est possible que les comportements liés à la douleur soient influencés par des expériences d'observation. Par exemple, les enfants peuvent imiter les comportements observés chez les parents qui souffrent de migraines, ce qui pourrait avoir un impact sur leur propre perception de la douleur et leurs stratégies de gestion.

Un autre domaine d'étude prometteur concerne la dynamique des effets nocebo et placebo dans le cadre du traitement de la migraine. Les premiers résultats suggèrent que ces facteurs psychologiques peuvent jouer un rôle plus nuancé que ce que l'on croyait, ce qui met en évidence la complexité de la gestion de la douleur.

Enfin, il existe un besoin urgent d'essais contrôlés randomisés complets portant sur l'efficacité de la physiothérapie pour les patients migraineux. De telles études pourraient fournir des informations précieuses et potentiellement démontrer l'efficacité des approches physiothérapeutiques, contribuant en fin de compte à des stratégies de gestion de la migraine plus holistiques et plus efficaces.

Les références

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