Classification et rééducation des blessures aux ischio-jambiers
Les différents types de blessures nécessitent des approches différentes. Cet article se penche sur la classification et la rééducation des blessures aux ischio-jambiers.

Introduction
La British Athletics Muscle Injury Classification décrit un système de classification par IRM avec des classes clairement définies et centrées sur l'anatomie, en fonction du site et de l'étendue de la blessure. Macdonald et al ont établi un lien entre le diagnostic de lésion musculaire spécifique et un programme de rééducation ciblé. Vous souhaitez en savoir plus sur la classification et la rééducation des blessures aux ischio-jambiers ? Lisez la suite !
Localisation des blessures et réadaptation
1. Lésions myofasciales
Présentation clinique
Les lésions myofasciales ont tendance à se manifester par l'apparition soudaine ou progressive d'une douleur à la partie postérieure de la cuisse pendant ou après une activité sportive. Des douleurs peuvent être présentes lors des tests musculaires manuels, mais la force et la mobilité sont souvent maintenues.
Processus de guérison
La cicatrisation s'effectue par une réponse inflammatoire initiale, suivie d'une phase fibrotique. Après environ 3 semaines, le tissu cicatriciel en voie de guérison atteint sa force maximale.
Progression de la course
La course peut progresser relativement rapidement et peut être soutenue par une analgésie orale ou une thérapie manuelle. Les exercices de course précèdent la course à grande vitesse et peuvent être progressés en présence de niveaux de douleur modérés (4-5/10 sur l'EVA).
Progression de l'entraînement en force
L'élément contractile étant intact, la mise en charge spécifique des ischio-jambiers n'est pas prioritaire, mais l'accent doit être mis sur un retour au programme normal d'entraînement musculaire de l'athlète.
2. Lésions musculo-tendineuses
Présentation clinique
Les lésions musculo-tendineuses se produisent généralement de manière soudaine lors d'un sprint ou d'un saut à grande vitesse. La capacité des muscles à générer de la force est altérée et des déficits de force peuvent donc être constatés lors des tests musculaires manuels, ainsi que des douleurs et une réduction de la mobilité.
Processus de guérison
La cicatrisation des tissus prend de 4 à 8 semaines car le collagène de type 1 est synthétisé pour permettre la régénération des myofibres.
Progression de la course
Lorsque la marche devient indolore, des exercices de course peuvent être entrepris. Les progressions sont un peu plus conservatrices par rapport aux progressions des lésions myofasciales. La douleur doit être maintenue en dessous de 3 sur 10 sur l'EVA) et des exercices plus dynamiques peuvent être initiés au fur et à mesure que la force et l'amplitude articulaire s'améliorent.
Progression de l'entraînement en force
L'entraînement musculaire doit comprendre des exercices isométriques et excentriques à dominante hanche et genou. La prescription initiale d'exercices se fait à des volumes plus élevés et à une charge plus faible, avec une augmentation progressive de la charge au cours de la rééducation, à mesure que la tolérance tissulaire s'améliore. L'augmentation de la charge s'accompagne d'une réduction du volume de l'entraînement musculaire à mesure que l'intensité/volume de la course augmente pour atteindre des objectifs davantage axés sur la performance. La course à grande vitesse n'est pas recommandée immédiatement ou le lendemain d'un entraînement musculaire intense des ischio-jambiers.
3. Lésions intratendineuses
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Présentation clinique
Les lésions tendineuses, comme les lésions musculo-tendineuses, surviennent lors d'un mécanisme soudain et violent. Le patient peut présenter une démarche antalgique et une perte significative de force et de mobilité.
Processus de guérison
La cicatrisation du tendon se fait à un rythme plus lent car elle nécessite la synthèse du collagène et le remodelage.
Progression de la course
En raison de l'adaptation plus lente du tendon, un temps plus long est nécessaire pour progresser en course à pied. Une augmentation progressive du volume et de l'intensité de l'entraînement avec suffisamment de temps à chaque étape est nécessaire.
Progression de l'entraînement en force
La mise en charge excentrique doit être retardée afin d'éviter toute contrainte excessive sur le tendon en cours de cicatrisation. Il est recommandé d'espacer les séances d'entraînement de 36 à 72 heures afin d'assurer la synthèse des tissus plutôt que leur dégénérescence. En cas de lésion proximale, il convient de commencer par des exercices à dominante genou plutôt qu'à dominante hanche afin d'éviter une sollicitation excessive du site de la lésion proximale, puis de passer ultérieurement à des exercices à dominante hanche.
En cas de lésion intratendineuse proximale, il convient de commencer par des exercices à dominante genou plutôt qu'à dominante hanche afin d'éviter une sollicitation excessive du site proximal de la lésion, puis de passer ultérieurement à des exercices à dominante hanche.
Retour à une formation complète
La complexité des tests augmente avec la complexité des blessures. Le TFR dans les lésions myofasciales peut être relativement rapide et repose sur l'examen clinique de la mobilité, de la force, de la douleur à la palpation et du test H d'Askling, ainsi que sur la progression réussie de la course à pied sans exacerbation. Lésions musculo-tendineuses nécessitent les mêmes tests RTFT que les lésions myofasciales, mais doivent être complétés par une évaluation approfondie de l'entraînement en force excentrique. Dans le cas de lésions tendineuses, une analyse biomécanique doit être effectuée pour comparer les temps de contact avec le sol et la longueur de la foulée aux valeurs antérieures à la lésion. Une nouvelle IRM peut être utile pour fournir des informations supplémentaires sur le processus de guérison. Dans tous les cas, la décision de recourir à la RTFT doit être prise conjointement par l'entraîneur et l'athlète.
Nous espérons que vous avez apprécié cette lecture sur la classification et la rééducation des blessures aux ischio-jambiers !
Ellen
Référence
Macdonald et al. (2019) : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31300391/
Ellen Vandyck
Responsable de la recherche
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