Bananes ou haltères - Comment prévenir les crampes en course à pied ?
Bananas Or Barbells - How to prevent Cramps during Running vous montrera ce que les preuves actuelles disent sur la prévention des crampes en course à pied.

Introduction
Les crampes musculaires associées à l'exercice (EAMC) sont l'une des affections les plus courantes qui nécessitent une attention médicale pendant ou immédiatement après des événements sportifs. L'EAMC est particulièrement fréquent dans les épreuves d'endurance telles que les marathons et son étiologie est mal comprise. Des études ont rapporté une prévalence de l'EAMC de 18 % pendant un marathon sur route et de 41 % pendant un ultramarathon de 56 km. C'est une des principales raisons pour lesquelles les coureurs inexpérimentés ne parviennent pas à terminer leur marathon.
Présentation et étiologie proposée
Les EAMC ont une présentation clinique typique résultant d'un exercice physique intense et prolongé, et ils surviennent généralement dans les muscles soumis à une forte demande contractile pendant l'effort. La première et la plus populaire des hypothèses concernant l'étiologie de l'EAMC était la théorie de la déshydratation et de la déplétion électrolytique. En fait, la plupart des coureurs croient encore que l'apport en sodium pendant un exercice d'endurance prévient l'apparition de crampes musculaires. Elle se fonde sur la vision traditionnelle des crampes musculaires liées à l'exercice, qui les attribue à la déshydratation et à la perte d'électrolytes comme le sodium et le potassium (que les bananes contiennent en abondance) due à une transpiration prolongée. Une enquête menée auprès de 344 athlètes d'endurance a révélé que 75 % d'entre eux pensent que la prise de sodium supplémentaire peut aider à prévenir les crampes musculaires(McCubbin et al, 2019).
Alors, est-il vrai que les crampes musculaires sont dues à un déséquilibre électrolytique ?
Une étude récente de Martinez-Navarro et al (2020) a comparé les variables de déshydratation, les électrolytes sériques et les marqueurs sériques de dommages musculaires entre les coureurs ayant souffert d'EAMC et les coureurs n'ayant pas souffert d'EAMC lors d'un marathon sur route.
98 marathoniens ont participé à l'étude. Avant et après la course, des échantillons de sang et d'urine ont été prélevés et la masse corporelle a été mesurée. Dans l'étude, 88 coureurs ont terminé le marathon, et 20 d'entre eux ont développé un EAMC (24%) pendant ou immédiatement après la course. La variation de la masse corporelle, la gravité spécifique de l'urine après la course et les concentrations sériques de sodium et de potassium n'étaient pas différentes entre les cramponneurs et les non-cramponneurs.
La variation de la masse corporelle, la gravité spécifique de l'urine après la course et les concentrations sériques de sodium et de potassium n'étaient pas différentes entre les cramponneurs et les non-cramponneurs.
À l'inverse, les coureurs ayant souffert d'EAMC présentaient des taux de créatine kinase et de lactate déshydrogénase (LDH) significativement plus élevés après la course. La différence dans le pourcentage de coureurs qui ont inclus le conditionnement musculaire dans leur entraînement de course est proche de la signification statistique.
Par conséquent, les coureurs qui ont souffert d'EAMC n'ont pas présenté un plus grand degré de déshydratation et de déplétion électrolytique après le marathon, mais ont affiché des concentrations significativement plus élevées de biomarqueurs de dommages musculaires. En outre, 48 % des non-crampons ont déclaré effectuer régulièrement des exercices de résistance des membres inférieurs, contre 25 % des crampons.
Principaux enseignements de cette étude
48 % des non-crampons ont déclaré effectuer régulièrement des exercices de résistance des membres inférieurs, contre 25 % des crampons.
Contrairement à la croyance populaire, les coureurs qui souffrent d'EAMC ne présentent pas un plus grand degré de déshydratation et de déplétion électrolytique après des épreuves d'endurance comme un marathon, mais affichent des concentrations significativement plus élevées de biomarqueurs de dommages musculaires. Il semble que les crampes se produisent dans les muscles qui sont fatigués au point d'être endommagés et qu'il pourrait s'agir d'une stratégie de protection de l'organisme pour éviter d'autres dommages musculaires. De plus, un entraînement régulier de la force des membres inférieurs pourrait être protecteur en réduisant l'incidence de l'EAMC.
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Ainsi, plutôt que de manger beaucoup de bananes avant une épreuve, un entraînement musculaire régulier pourrait être une meilleure stratégie pour réduire l'incidence des crampes chez les coureurs de fond.
Cet article de blog est extrait de notre cours en ligne Running Rehab - From Pain to Performance. Pour en savoir plus sur la prise en charge des coureurs blessés, notamment la rééducation initiale, la gestion de la charge, l'entraînement musculaire et le réentraînement à la course, consultez notre cours en ligne complet sur la rééducation de la course à pied, avec un accès à toutes les informations relatives à la rééducation des blessures en course à pied.
Merci beaucoup pour votre lecture !
A la vôtre,
Benoy
Références
Benoy Mathew
Spécialiste des membres inférieurs&.
Créateur du cours en ligne "Running Rehab".
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