La médecine factuelle n'est pas un tabouret
La médecine fondée sur les preuves (EBM) a pour but de ne plus considérer l'intuition, l'expérience clinique non systématique et le raisonnement physiopathologique comme des motifs suffisants pour la prise de décision. Cependant, les biais sont toujours inévitables, même dans la littérature. Deux types de sophismes méthodologiques sont le HARKing et le p-hacking.

Meira (2020)
Pourquoi l'EBM
La médecine fondée sur des données probantes (EBM) a pour but d'éviter que l'intuition, l'expérience clinique non systématique et le raisonnement physiopathologique ne constituent des motifs suffisants pour la prise de décision. Cependant, les biais sont toujours inévitables, même dans la littérature. Le HARKing et le p-hacking sont deux types de sophismes méthodologiques.
HARKing : émettre des hypothèses après que les résultats sont connus. C'est le moment où les chercheurs examinent les données et y intègrent une idée. C'est une bonne méthode exploratoire, mais elle donne lieu à un grand nombre de faux positifs. Les chercheurs doivent émettre des hypothèses avant de recevoir les données.
P-hacking : il s'agit de modifier les méthodes statistiques, d'examiner un trop grand nombre de variables dépendantes ou même d'omettre des données pour s'assurer que la valeur p tombe en dessous de 0,05. Une belle citation de Ronald Coase : "Si vous torturez les données suffisamment longtemps, elles avoueront n'importe quoi". Il est évident que cela entraînera également une plus grande probabilité de faux positifs.

Analogie erronée
L'analogie la plus courante de l'EBM est celle d'un tabouret à trois pieds (voir figure). Ce concept est erroné car il met les trois piliers sur un pied d'égalité. En réalité, ces concepts sont pondérés différemment. Tout d'abord, nous prenons en compte toutes les données disponibles, puis nous utilisons nos compétences en matière d'évaluation critique pour évaluer les données, et enfin, nous expliquons les options disponibles aussi clairement que possible au patient - qui prendra la décision finale. L'EBM est un entonnoir plutôt qu'un tabouret (voir figure).
La littérature ne peut pas réfuter ce qui est observé dans la clinique, mais elle peut réfuter nos explications de ces expériences.
Il est impossible pour les cliniciens d'être parfaitement au fait de la littérature sur tous les sujets qu'ils rencontrent dans leur pratique clinique. C'est là qu'interviennent les revues systématiques, les guides de pratique et les déclarations de consensus.
Qu'en est-il de mon expérience ?
Ce que les cliniciens voient en clinique est également une preuve - à la surprise de beaucoup. Toutefois, ces informations sont recueillies de manière incontrôlée et partiale. Ce qui veut dire que le poids qu'on lui donne, sera plutôt faible. Certainement en comparaison avec les essais de haute qualité et les formes de preuves synthétisées mentionnées ci-dessus. La clé est de combiner toutes ces sources d'information.
"La littérature ne peut pas réfuter ce que l'on voit en clinique, mais elle peut réfuter nos explications de ces expériences."
Les effets positifs immédiats de la modalité X sont réels. Cependant, les preuves peuvent nous aider à identifier la raison de la progression puisque nous, en tant qu'humains, sommes incapables de le faire de manière impartiale, contrôlée et statistique. Il se peut très bien que la progression ne soit qu'une régression vers la moyenne, l'histoire naturelle, le placebo, les effets non spécifiques de l'attention et/ou la validité apparente de l'intervention aux yeux du patient. Cela n'invalide pas l'expérience, mais la replace dans son contexte et permet de mieux comprendre les mécanismes et le contexte potentiels.
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Ce que vous devez faire
Le clinicien doit fournir au patient des informations impartiales, complètes et équilibrées. En fin de compte, le patient choisit ce qui est le mieux d'un point de vue personnel. Ils savent quels sont les mécanismes (même s'il s'agit probablement d'un placebo), les coûts, les délais, les risques, l'inconfort, etc. De cette façon, une décision finale peut être prise.
L'EBM est un outil permettant de traiter l'information dans un format digeste pour les patients. Il s'agit d'un processus en plusieurs étapes pour les cliniciens. Pensez à un entonnoir, pas à un tabouret.
Référence
Max van der Velden
Responsable de la recherche
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